samedi 1 octobre 2016

Chapitre 2
Approche numérique d'un sujet dérangeant et pourtant apprécié...
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Paris

                         "Cachez cette arme que je ne saurais voir". Cette boutade, lancée pour railler le refus de François Mitterrand (ou de son entourage) de voir des armements offensifs au salon du Bourget, semble servir de guide à ceux qui ont la charge d'arrêter aujourd'hui les sujets traitant de la Défense d'une façon générale, des armées et même de la mémoire, fût-elle "combattante". 
                            Pour autant la France figure aussi en tête du classement avec plus de 200 faciales à son actif.  La commémoration des batailles du passé, Vouillé (507), Tournoël (1212), Muret (1213), Bouvines (1214), Marignan (1515), Denain (1712), Huningues (1815) a certes le mérite  de redonner le goût de l'étude de l'Histoire mais ne satisfait guère l'attente des collectionneurs soucieux de ramener la "thématique Défense" à des sujets plus proches de leur actualité, et visant si possible à honorer l'action des marins, aviateurs et soldats et des institutions en charge des forces armées. Est-il donc impossible  de traiter aujourd'hui des conflits d'Indochine, d'Algérie, du Tchad et du Liban, de la présence française outre-Rhin durant des décennies sans pour autant heurter la sensibilité des pays concernés?

                       Un timbre en 2004 a évoqué le drame vécu à Dien-Bien-Phu un demi-siècle plus tôt. L'intention est louable mais les souffrances subies dans les camps du Vietminh ont été occultées, alors qu'il eut été justifié d'honorer ceux qui y furent traités de façon indicible.

                      Le conflit algérien serait-il donc sorti de l'Histoire de la France pour qu'il semble impossible d'en parler sereinement? Un demi-siècle après les souffrances endurées par les acteurs  d'une guerre assumée tardivement, pourquoi ne pas émettre un timbre honorant le sens du devoir de ces jeunes appelés qui parfois ont passé trente mois de leur vie en insécurité ?

                  Après la chute du mur la France, comme ses alliés, a replié ses forces stationnées outre-Rhin. Celles-ci ont assumé pendant des décennies les contraintes  d'une guerre qualifiée de "guerre froide. Ce repli a eu lieu sans que notre pays pense à leur faire valoir notre reconnaissance. Une série de timbres, deux décennies plus tard, aurait pu l'exprimer et vanter les mérites des unités allemandes et françaises réunies au sein d'une même Brigade.
             La France est au Liban de façon permanente depuis quatre décennies. Les contingents français arment les unités que l'ONU maintient  dans le sud du pays et ont formé le gros des troupes stationnées dans la ville de Beyrouth en butte au terrorisme. 158 soldats y sont morts pour la France. Celle-ci s'honorerait à ne serait-ce qu'émettre un timbre pour rappeler les pertes endurées.

          Les forces armées françaises sont enfin engagées dans des opérations jusqu'ici extérieures (en ex-Yougoslavie et en Afghanistan, au Tchad en Côte d'Ivoire, en Irak, Centrafrique, au Zaïre, au Mali, au Congo) et ces opérations menées de main de maître ont entraîné la mort au combat de 402 des nôtres (2). Il serait bien venu qu'un timbre le rappelât.

                Le monde s'accorde à dire que les armées françaises font preuve d'excellence au Mali notamment. La poste a su montrer en 2011 ce que fait la brigade des  sapeurs-pompiers de la ville de Paris, (qui sont des militaires faut-il le rappeler), elle a également mis l'accent en 2013 sur la garde républicaine de la Gendarmerie. Les forces déployées au Sahel aujourd'hui contre le terrorisme feraient un excellent sujet à retenir. La France qui est en guerre contre le terrorisme  dispose en la matière d'un excellent sujet à illustrer sur timbres comme le font d'autres pays depuis 2002.

               Bien d'autres sujets encore pourraient être retenus: en aéronautique, l'A 400M Atlas, le  rafale de Dassault sont autant d'appareils dont la France peut être fière.

              La fierté se cultive. Les hommes et les femmes qui servent sous les armes seraient fiers de savoir que leur engagement leur vaut reconnaissance et que cet engagement aura valeur d'exemple.

            Last but nos least, il faudra bien un jour que le seul personnage militaire français prestigieux des décennies passées,  le général Bigeard, le premier notamment à avoir intégré l'emploi d'hélicoptères dans la manœuvre terrestre, soit enfin reconnu digne d'être le sujet d'un ou plusieurs timbres.

cliquez sur les timbres pour les agrandir



Timbres reproduits avec l'aimable autorisation de Phil@poste et de leurs créateurs


Cliquez sur le lien pour voir les timbres en couleur

https://drive.google.com/drive/folders/0B7cWpdIGdVX-WXU4Z1FTRy1vTTA?usp=sharing




Suite: Cf oct 02

2)http://fr.wikipedia.org/wiki/Pertes_militaires_fran%C3%A7aises_en_op%C3%A9rations_ext%C3%A9rieures_depuis_1963


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